Série sur une certaine violence urbaine.

Il y a quelques mois j’ai été témoin d’une violence gratuite sur la route. Pendant que j’attendais au feu rouge un vieil homme se faisait klaxonner pour tourner, il a fini par tourner, mais la voiture devant lui était immobilisée et l’homme dedans était sorti pour se diriger vers le vieil homme. Celui-ci a descendu sa fenêtre sûrement pour dire que ce n’était pas lui qui avait klaxonné, le temps d’ouvrir la bouche et le fou hors de sa voiture et hors de lui a relevé sa manche et a donné un coup de poing au vieux. Pendant ce temps, j’avais descendu ma fenêtre pour signifier mon désaccord et crier mon dédain de son action. Il s’est retourné avec sa gueule édentée d’hippopotame et m’a dit ” TOÉ TA YEULE” comme j’ai eu peur de recevoir le même coup, j’ai regardé le vieux refermer sa fenêtre sans rien dire et continuer son chemin et j’ai décidé de faire de même. Plus loin sur ma route, j’ai dû immobiliser ma voiture et laisser tomber mes larmes d’incompréhension du monde. Cette microagressivité urbaine m’a réellement hanté pendant plusieurs jours et j’ai dû la traduire en peinture pour éviter de m’assombrir.  J’ai donc utilisé de ma créativité pour créer une série de quatre peintures d’animaux qui n’inspirent pas nécessairement confiance. Lorsque j’ai vu la bête frapper le vieil homme, j’ai vu instantanément un hippopotame. Je n’ai pas été capable de faire l’hippopotame dans un premier temps c’est pourquoi j’ai commencé par faire le rat pingre, le chacal assoiffé de sang et le vautour autre rapace nécrophage. Ils ne sont pas terminés, ils leur manquent le voile du bourreau. 

peinture à l’huile inachevée, 2023
peinture à l’huile inachevée, 2023
peinture à l’huile inachevée, 2023
Unfinished infini, janvier 2023 à continuer. peinture à l’huile et digitale
n temps soit peu

Et que le pus du monde te monte au cerveau.

Le printemps ne tient qu’à 3 fils

et le début des courges

Ils ont tous un titre en réalité.

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Empire tecthonique

Tu es encore en train, encore chez toi à faire rien, rien d’autre que de boire ton café. Tu n’as pas d’autre chose à accomplir? Au lieu d’être utile, tu décides de perdre ton temps à écouter les sons qui t’entourent. Quel temps perdu! Qui se préoccupe réellement des chants d’oiseaux dans une haie de cèdres? C’est fichetrement banal. On se fout aussi qu’il a plu et que les voitures ont leurs pneus d’hiver. Vraiment tu procrastines comme toujours!

l’avenir ne sera pas rose

Végétation: série de peintures 2021-2022

Cette nouvelle série de peintures est inspirée de l’artiste peintre britannique Cecily Brown. En admirant ces œuvres, Cecily Brown m’a insufflé le goût de créer du mouvement dans la peinture, d’appliquer de la couleur aussi vibrante que le printemps et aussi chaude que l’été. En positionnant la plasticité du médium au premier plan de ma démarche, je réduis le message a sa plus simple signification, c’est-à-dire, pas grand-chose. On m’a déjà dit sur ce point : « si tu désires, livrer un message à la population devient facteur. » 

Ma série Végétation n’est pas dénuée de sens, mais elle est essentiellement plastique et esthétique. Je recherche l’équilibre des couleurs, le contraste ultime, la balance adéquate. C’est tout un défi de rechercher l’harmonie intérieure lorsque celle-ci semble inexistante à l’extérieur de chez soi. Accepter les erreurs, les dégoulinades, les imperfections, ne pas avoir peur d’apposer du brun au côté du violet et vivre en paix avec les textures de trop, voici mes motivations, voilà ma passion.

En série

Le caribou-loup revient en force, il est maintenant accompagné d’un nouveau personnage Hardi et d’une petite pensée qui le taraude constamment ” Respire par les racines”. Ces trois séries sont tapissées de pochoirs sur papier aquarelle.

Les peintures sur différents thèmes et même medium – l’huile.

La plupart de ces toiles n’existent plus, elles ont été des moments d’expressions éphémères mais pas totalement disparues.

Les bourreaux vous saluent

http://www.youtube.com/watch?v=PpFa0K1gs4Q

Ma pensée créatrice se concentre principalement autour de l’essai de Susan Sontag “Regarding the pain of others”. Je m’interroge sur les différentes réactions de l’Homme lorsqu’il est face à des situations insoutenables, tel que des comportements de lassitude, d’indifférence ou d’absence de compassion. Le bourreau m’est alors apparu évident comme personnage représentatif de ces maux. Je travaille autant avec l’idée de l’éxecutant d’ordres (bourreau) que l’être passif (victime). Ces deux entités portent le même chapeau.

La cagoule de l’éxecuteur dans ce cas-ci l’escroc de la finance ou le bourreau à cravate prends des allures de monarque impénitent. Au sommet de sa tour d’ivoire il est intouchable, inatteignable et construit sa fortune sur la sueur des travailleurs et des épargnants. Notre société glorifie ces tortionnaires, sauveurs de nations, administrateurs de sang, calculateurs de cri. J’ai fait cette série pour crier ma révolte, mon impuissance et mon désarroi face à ce système néo-libéraliste sauvage. À ma manière je dénonce ces injustices sociales, ceci est d’ailleur représenté par la technique du tissage qui incarne mon dégout. En plus de ces éclaboussures d’aversion, l’aspect brupt du support (jute et plâtre) campe le sujet dans un univers rude, cru, teinté d’ironie et d’humour noir.

La cagoule du passif, elle, se veut une carapace de béton armée me protègeant des diverses atrocités quotidiennes. Dans l’anonymat de mon indifférence je porterai bien lourdement le voile imbibé d’horreurs et me cacherai derrière la douleur des autres, un monde de masques, avec une majorité de muselé sous une minorité de trancheurs de têtes.